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Test jeux video de billard : Virtual Pool 4

Depuis les débuts du jeu vidéo, le billard a connu de multiples tentatives d’adaptation mais pas toujours très heureuses. Nous testons aujourd’hui l’un des jeux vidéo de billard plus connus et des plus aboutis : Virtual Pool 4 sur PC.

La série Virtual Pool a longtemps représenté le saint Graal pour les joueurs de billard désireux de prolonger l’expérience de jeu chez eux sans avoir de table. Sorti en 1995, le premier volet de cette série avait présenté une table en 3D dont les mécaniques étaient suffisamment réalistes pour qu’on puisse enfin parler de simulation. Trois épisodes se succéderont sur PC entre 1995 et 2000 (Virtual Pool 2, Virtual Pool Hall et Virtual Pool 3), ainsi que plusieurs adaptations consoles. Mais depuis, plus rien. Il faudra attendre 12 ans pour voir débarquer sur PC le dernier épisode de la série, Virtual Pool 4. Depuis 2015, le jeu est disponible sur Steam et fait régulièrement l’objet de promotions.


Les jeux vidéo de billard font-ils des rêves électriques ?

Le jeu s’annonce comme une simulation “so realistic it will make your real life pool game better !” Mais qu’en est-il vraiment ?

Concernant ce jeu, nous parlerons principalement du mode offline, qui permet de jouer sur son PC n’importe où. Le simulateur propose également un mode de jeu online, qui fait toujours l’objet de tournois réguliers mais qui est payant. En version offline, Virtual Pool 4 affiche 27 types de jeu différents, allant du classique 8-ball à la plus exotique règles de bar ! Mais déjà, premier bémol : le jeu date de 2012. Cela signifie que les règles proposées pour les modes principaux ne sont plus forcément à jour ! Ainsi, si vous vous lancez dans une partie de 9-ball, n’espérez pas tenter le break Matchroom.

On pourra donc se lancer de plusieurs manières : match simple, entrainement, mode carrière pro, mode carrière hustler, mode trickshot. Les modes carrières vous permettent de visiter différentes salles et différents adversaires. Dans chaque salle, vous devrez battre le “boss” de la salle pour débloquer la salle suivante. Amusant 5 minutes, on s’énerve vite, tant l’IA est peu réaliste et déséquilibrée.

C’est plutôt le mode training qui nous intéressera. Dans ce mode de jeu, vous pourrez positionner les billes comme vous l’entendez, rejouer un coup autant de fois que vous le voudrez, etc. C’est aussi la meilleure manière d’éprouver le moteur physique du jeu. Disons-le tout de suite : le moteur du jeu est extrêmement efficace. En effet, il gère les jumps, les massé, la deflection, les effets induits (Cut Induced Throw et Spin Induced Throw). Mieux : il permet aussi de s’équiper avec du matériel dédié (jump cue, break cue, flèche Low Deflection). Mais c’est à ce moment qu’on s’aperçoit aussi de certains limites. En effet, le moteur “calcule” la deflection sans tenir compte de la réalité du matériel (dureté du procédé, qualité du bois, technologie Low Deflection). Au final, que vous utilisiez la flèche LD a ou la flèche LD b, la différence sera proche de zéro !

Autre point déroutant : la zone de fausse queue est immense, quelles que soient la queue ou le procédé utilisé ! N’escomptez pas tenter un faux massé pour vous sortir d’une situation douteuse… Mais après tout, les jeux vidéos de billard ne sont pas censés connaître tout ça, si ?


Des partenariats pour renforcer le réalisme

Virtual Pool 4 a noué plusieurs partenariats avec quelques grandes marques de billard : Viking, Tiger, ou encore Ariel Carmeli. Vous pourrez alors vous équiper avec différents matériels : queue de jeu, queue de casse, queue de jump. Il est même possible de choisir une flèche spécial pour votre queue de jeu, dont plusieurs flèches Tiger. Il y a même une flèche Low Deflection !

Mais la déception est rapidement au rendez-vous. Comme déjà évoqué un peu plus haut, le matériel choisi ne change pas grand chose. Quel que soit votre équipement, le moteur physique traite les billes toujours de la même façon. A part la house cue qui a un comportement vraiment spécifique (zone de fausse queue extrêmement large), le reste n’est que décoratif : bruit, couleur de la queue, etc. Votre jeu ne sera pas modifié par le matériel utilisé. Bizarrement, on note qu’il n’y a pas de précision sur les procédés utilisés. Comme si le choix du procédé n’avait pas d’impact sur la manière de jouer.

Le seul point intéressant mais discutable concerne l’utilisation des queues de jump. Elles sont obligatoires pour réussir le moindre jump dans le jeu. D’ailleurs, il est impossible d’exécuter un saut avec sa queue de jeu (sauf accident). On pourrait arguer que les très bons joueurs sont capables de jumper avec leur queue de jeu (et c’est vrai) et que la queue de jump aurait du rester accessoire. Mais en 25 ans de pratique, je n’ai jamais vu un joueur effectuer un jump avec sa queue de jeu. Et à part Earl Strickland qui en était capable dans les années 80, aucun joueur pro ne s’amuse à tenter un jump sans jump cue.


L’assistance de tir : le rêve de tout joueur

Qui n’a jamais rêvé de voir avec précision toutes les trajectoires des billes avant même de tirer ? Qui n’a jamais voulu anticiper chaque effet ou chaque contact avant de tirer ? C’est ce que propose l’assistance de tir. Activable ou désactivable très rapidement, elle permet de s’assurer que votre point de visée est bon ou que l’effet que vous avez choisi aura le résultat escompté. Tous les jeux vidéo de billard proposent une option de ce type pour permettre aux joueurs débutants de viser. Mais bien souvent, elles n’offrent qu’un piètre niveau de réalisme.

L’assistance de Virtual Pool est au contraire franchement puissante et il sera difficile de la prendre en défaut. Bien sûr, laisser l’assistance activée en permanence est aussi intéressant que de jouer à Street Fighter en étant invincible. Mais en mode training, c’est l’occasion idéale de réviser vos angles ou vos effets. Qui sait ? Vous pourriez être surpris par ce que vous voyez !


Des commandes réalistes,

Le jeu se contrôle à la souris et au clavier. Cela signifie concrètement que vous aurez un semblant de chevalet quand vous jouez, et que vous pourrez limer avec la souris. Cela est forcément plus agréable qu’une incompréhensible jauge de puissance ! C’est un très bon point pour le jeu.

Il est également possible d’affiner la sensibilité de la souris. Mais objectivement, je n’ai pas senti de changement notoire d’un réglage à l’autre. Car il y a un défaut à la gestion de la souris : l’accélération n’est pas prise en compte. Ainsi, si vous voulez casser en mode de tir “standard”, vous allez pousser votre souris plus rapidement pour simuler l’accélération de la queue de billard au moment du break. Sauf que le jeu ne le gère pas. A la place, vous devez basculer vers un mode de tir puissant qui va décupler la puissance de votre shoot. C’est également valable pour les coups très fins (défense, carambole par exemple) avec un mode de tir “doux”. Pratique sur le papier, cette “rustine” est en réalité assez déroutante. Le tir puissant fonctionne, mais sans que vous sachiez comment.

Autre point déroutant : vous limez toujours parfaitement droit, avec un stroke parfait. En gros, vous éliminez le plus gros point noir de votre jeu : vous ! On pourrait presque dire que VP4 vous propose la meilleure version de vous-même, la version débarrassée de vos erreurs de posture et doté d’un stroke parfait. Déroutant, certes mais tellement bon !


Un angle de vue en 3D pour une meilleure immersion,

Autre bon point : la vision en 3D en POV (Point of View). Le jeu vous permet de jouer le menton au-dessus de la queue de billard. Cet angle se rapproche assez bien de la vision qu’on a sur une vraie table. Vous pouvez zoomer d’avant en arrière comme bon vous semble. Ainsi, il est possible de prendre beaucoup de recul ou au contraire de s’approcher au plus près de la table. Enfin, il est possible d’avoir une vision haute pour voir l’ensemble de la table d’un seul coup d’œil. Sans être parfaits, les différents angles de vue permettent de retrouver des sensations proches d’une vraie table, le mal de dos en moins !

Côté graphismes, ils sont clairement datés mais suffisants pour jouer dans de bonnes conditions. Et comme le jeu est ancien, il est possible d’y jouer sur n’importe quelle machine sous Windows 10 !


… mais une IA totalement ridicule !

Le point le plus frustrant vient sans doute du manque de réalisme quand vous affrontez l’IA . Attendez-vous à halluciner devant votre écran si vous jouez les modes carrière ! En effet, en 25 ans de billard, je n’ai jamais vu de stratégie ou de shoots aussi débiles que ceux que vous verrez dans le jeu. Ceux-ci sont à la fois ridicules et affreux. Mais ils sont exécutés avec une telle excellence que vous aurez l’impression que le jeu se fout de votre gueule. Car oui, l’IA aligne des coups totalement improbables, des replacements stupides, des loupés magistraux et des stratégies délirantes dans le plus grand calme ! Pour votre santé mentale, je vous déconseille de jouer contre l’IA trop longtemps, sous peine d’avoir envie de défénestrer votre écran.


Conclusion : simulateur ou simple jeu vidéo de billard ?

Simulateur assurément. Si Virtual Pool 4 accuse son âge (règles obsolètes) ou son moteur un peu dépassé (matériel non-pris en compte), il reste un excellent simulateur de billard. On prend même un certain plaisir à s’entraîner sur des drills connus. On peut même être surpris par la justesse des CIT et SIT.

En conclusion, VP4 ne remplace clairement pas une séance en salle. Mais en ces temps de COVID où toutes les salles sont closes, on ne peut pas se permettre de faire la fine bouche. Mais si les salles rouvrent, on peut imaginer des sessions d’entraînement en duo avec Virtual Pool et une vraie table. Par exemple, des exercices imaginés sur le simulateur et testés en vrais.

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