Si un joueur débutant n’a besoin que de sa queue de billard et éventuellement un gant et un bleu (une craie), il se rend rapidement compte qu’à mesure qu’il progresse, son envie d’entretenir son matériel ou améliorer son confort du jeu le gagne. Tour d’horizon de ces accessoires inutiles donc indispensables !
Avec le succès du billard à poche, les fabricants ont multiplié les accessoires censés nous changer la vie, même si beaucoup se révèlent inutiles, voire dangereux. Les accessoires présentés ici m’accompagnent depuis des années et ont été longuement testés. Je les ai regroupés autour de trois grandes familles : celle dédiée au confort du jeu, celle dédiée au nettoyage de votre matériel et celle dédiée au changement de procédé. Chacune fera l’objet d’un article dédié.
Dans la famille des accessoires dédiés au jeu, on va trouver d’abord et avant tout des objets qui améliorent le confort du joueur. N’espérez pas découvrir un objet miracle qui vous transformera en Efren Reyes du jour au lendemain, même si certains peuvent avoir un impact positif sur votre niveau de jeu. Voici ceux que j’emporte chaque fois que je vais m’entrainer :
- Un porte-craie
- Une extension pour ma queue de jeu
- Une araignée (« brigde head » en anglais)
- Un gant
- Un triangle plat
- Une petite serviette de nettoyage (en microfibre ou en éponge)
Le porte-craie
Le porte-craie est l’un des premiers accessoires que j’ai adopté il y a près de 25 ans : il est celui qui m’est le plus indispensable car je déteste chercher mon bleu sur la table (et pire : je déteste voir le bleu de mon partenaire / adversaire sur la table quand je joue). Cet accessoire se présente sous la forme d’un cube (ou rond ou hexagone, en fonction de la forme de votre craie) en plastique, cuir ou métal avec une plaque métallique au fond, qui viendra s’aimanter sur un support que vous avez accroché au rebord de votre poche ou de votre pantalon. Il existe également des porte-craies avec un fil attaché à une sorte de stylo qui se met au fond de la poche mais je les trouve personnellement inconfortables et peu pratiques.
Adepte du modèle le plus basique, j’ai fini par le remplacer par le modèle de Kamui lorsque je suis passé à une craie hexagonale. Après plusieurs test, le Kamui m’est apparu comme le plus adapté à cette forme de craie mais c’est malheureusement aussi le plus cher. Aujourd’hui, malgré mon abandon des craies Roku, j’utilise toujours la base du Kamui en conjonction avec un bricolage très efficace sur ma craie Taom V10 !
L’extension pour la queue de jeu
L’extension n’est utile que si vous jouez sur des tables de 8,5 ou 9 pieds et/ou que vous mesurez moins de 1,70 m. Si vous jouez sur des tables de 6 ou 7 pieds ou que vous mesurez plus de 1,90 m., vous aurez peu d’occasion de sortir votre extension. Car comme son nom l’indique, l’extension sert à ajouter quelques centimètres à votre queue de jeu pour aller chercher cette bille à l’extrémité de la table sans devoir recourir à un râteau, ce manche spécial avec un croisillon au bout qui vous permet de jouer les billes éloignées et qui est généralement fourni par votre salle de billard. L’extension est souvent spécifique à votre marque (voire à votre modèle de queue de billard), même s’il existe des extensions universelles qui se vissent sur le fut de votre queue de billard. Dans l’absolu, si vous pouvez prendre l’extension dédiée à votre queue de billard, faite-le ! Les extensions universelles sont souvent trop légère et manquent de stabilité à l’usage. Les grandes marques de queue de billard proposent des systèmes plus ou moins efficaces pour gérer les extensions mais la plupart passe par l’installation d’une tige filetée au bout de votre fut, là où normalement se trouve le bumper censé protéger votre queue de billard des chocs sur le sol. Pas d’inquiétude, on ne vous demandera pas de sortir la perceuse et les fabricants de queue de billard proposent presque tous une tige filetée avec un bumper troué qui vient remplacer le bumper d’origine. Les marques les plus prestigieuses (ou les plus cupides ?) proposent même plusieurs tailles d’extension !
Ma queue de jeu étant désormais une Predator, j’ai opté pour une extension en 8 pouces de cette marque. Cependant l’extension de McDermott est selon moi l’une des plus efficace (si vous possédez une queue McDermott bien sûr).
L’araignée (ou « Bridge Head » en anglais)
Que les arachnophobes se rassurent, point d’arachnide ici. C’est au contraire la forme de cet accessoire qui lui vaut ce nom peu explicite. L’araignée est en réalité une tête de râteau qu’on peut installer soi-même au bout de sa queue de casse ou d’une house cue et qui donne plus de liberté d’action que le traditionnel croisillon. Le terme anglo-américain est d’ailleurs plus clair : le râteau s’appelle bridge et son embout bridge head. Logique. L’araignée va vous permettre d’utiliser un râteau avec plusieurs options de hauteur ou d’angle pour, par exemple, jouer des billes collés l’une à l’autre, voir parfois même effectuer un jump depuis le milieu de la table !
J’ai utilisé pendant très longtemps une araignée de type Moosehead (« tête d’élan ») en plastique tout bête mais celui-ci vieillit mal et j’ai du la changer quand je me suis aperçu qu’elle rayait ma flèche sous certains angles. J’ai depuis testé et adopté le modèle en plexiglas transparent de Kamui qui offre moins de possibilités mais a l’énorme avantage d’être transparent (et donc de vous donner une meilleure visibilité quand vous jouez). Attention cependant : le Kamui est étroit et aura du mal à passer sur une flèche de plus de 13 mm !
Le gant
Voici sans doute l’accessoire auquel j’ai résisté le plus longtemps et dont je ne pourrais plus me passer à présent ! La fonction première d’un gant de billard est de réguler la transpiration de la main et éviter de désagréables sensations lors de la glisse sur votre chevalet. Mais tout le monde n’a pas de sudation excessive dans les mains et le gant n’est pas forcément indispensable. C’est du moins ce que j’ai longtemps pensé. Car son véritable atout se cache ailleurs : le gant supprime une variable dans votre jeu, celle du contact de la peau avec la queue de billard et donc de la qualité de la glisse ! Très rapidement je me suis aperçu que le gant me permettait de mieux me concentrer sur mon jeu, sans pensée parasite à propos de la qualité de glisse de ma flèche (qu’elle soit liée aux dépôts de poudre de craie ou à la transpiration). Je craignais cependant de perdre certaines sensations que le bois de ma flèche me transmettait, mais il s’est avéré que les sensations restaient identiques et même plus affutées, car liée au stroke et non plus à la glisse. Bref, de tous les accessoires présentés ici, c’est celui que je recommande le plus chaudement (avec le porte-craie mais ce dernier n’agit pas sur la qualité de mon jeu, juste sur ma maniaquerie ^^). Le gant de billard présente quelques caractéristiques propres : déjà, il n’a que trois doigts (pouce, index et majeur) et le bout des doigts est la plupart du temps supprimé pour vous permettre de sentir le tapis. Il doit également être ventilé (comprendre : utiliser des tissus de type « mesh », aérés) sous peine de se transformer en étuve pour la main. Egalement, il doit être dans une matière suffisamment élastique (lycra, spandex) pour épouser parfaitement la forme de votre main sans que le tissu ne « baille » partout. Enfin, il faut que la marque propose plusieurs tailles afin de s’assurer d’avoir un gant parfaitement ajusté à votre main.
Mon choix s’est d’abord porté sur le modèle de Predator, disponible en plusieurs tailles et plusieurs couleurs. Malheureusement, je n’ai pas eu de chance car le modèle que j’ai reçu présentait des défauts de conception qui l’ont rendu inutilisable très rapidement (coutures peu solides, protection de la paume mal ajustée), si bien que je me suis même demandé si je n’avais pas été victime d’une contrefaçon. J’ai ensuite pris le modèle de Kamui (disponible également en plusieurs couleurs et plusieurs tailles) : ce dernier est de bien meilleure qualité, même si je constate que le gant est très fragile (la partie dure du velcro peut l’abîmer très vite) et qu’il faudra sans doute le changer souvent. Au fil du temps, j’ai également essayé le Cuetec (très bon) et la Molinari (ancienne génération en taille unique) mais le best of the best selon moi reste le Barracuda !
Le triangle plat
Pourquoi se balader avec son propre triangle alors qu’on en trouve dans sur chaque table dans toutes les salles de billard ? Tout simplement une fois encore pour supprimer une variable dans votre jeu ! En effet, le triangle est la pièce maitresse de votre casse et la casse est le shoot le plus important dans une partie : un triangle de mauvaise qualité peut laisser des espaces entre les billes qui vont annihiler tous vos efforts pour améliorer votre break et il vous faudra recommencer, 5, 10, 15 fois le rack avant d’obtenir une configuration correcte. Le triangle plat, connu sous le nom de Magic Rack ou Turtle Rack, va tout simplement vous assurer d’un rack parfait à chaque fois en collant les billes entre elles sans effort. En supprimant cette variable, vous pouvez vous concentrer uniquement sur le break lui-même et le travailler efficacement. Certains joueurs contestent ce type de rack : « il dévie les billes quand on joue« , « on casse trop facilement avec« , « ça rend la 9 trop facile » etc. sont autant d’arguments en faveur du rack classique en bois ou en plastique où l’on jette les billes et qu’on refait jusqu’à être satisfait du rack. Ces arguments rencontrent un certain écho au niveau professionnel puisque des compétitions prestigieuses comme la Mosconi Cup ont interdit les triangles plats au profit des triangles classiques. Mais pour l’entrainement, c’est un allié indispensable !
On trouve ce type de rack en 2 ou 3 modèles : pour la 8, pour 9, pour la 10. Le Magic Rack, comme le Turtle Rack proposent un modèle mixte 9-10.
Dès qu’il a été disponible, j’ai testé le Magic Rack, puis le Turtle Rack et ma préférence va clairement au Turtle Rack, qui s’abîme moins dans le temps. J’ai pu aussi tester la version Matchroom du Magic Rack qui m’a beaucoup déçu, ainsi que des versions cheap qu’on trouve sur Ali express, mais jusque là, le meilleur rack pattern reste le Turtle Rack.
La serviette de nettoyage
Rien d’extraordinaire dans cette serviette : elle me sert principalement à m’éponger le visage ou les mains en été lorsqu’il fait très chaud. On en trouve de toutes les tailles et à tous les prix. Mon choix s’est porté sur un modèle de petite taille (30×60 cm), ultra compacte qu’on trouve dans les magasins de sport ou de randonnée. Certains utilisent une serviette pour nettoyer leur queue de billard des traces de craies ou de poussière qui s’y déposent. A titre personnel, je préfère un mouchoir, un essuie-tout ou une serviette en papier légèrement humidifié plutôt que de me retrouver avec des traces de bleu sur le visage !